Chapitre 1 : Les objectifs et les contraintes de l’action collective

 

Exercice 1.1 : Le groupe

Le rat-taupe (heterocephalus glaber) vit en Afrique de l’Est, entre l’Ethiopie et le nord du Kenya. Cet animal est aveugle et sa peau rose est dépourvue de poils. Avec ses incisives, il peut creuser des tunnels sur plusieurs kilomètres.

Mais le plus étonnant n’est pas là. Le rat-taupe est le seul cas connu de mammifère se comportant socialement de la même manière que les insectes ! Une colonie de rats-taupes compte en moyenne  cinq cents individus qui se répartissent, tout comme chez les fourmis, en trois castes principales : sexuées, ouvrières, soldates. Une seule femelle, la reine en quelque sorte, peut enfanter et mettre bas jusqu’à trente petits par portée, et de toutes castes. Pour demeurer l’unique « pondeuse », elle sécrète dans son urine une substance odorante qui bloque les hormones reproductrices des autres femelles du nid. La constitution de l’espèce en colonies peut s’expliquer par le fait que le rat-taupe vit dans des régions quasi désertiques. Il se nourrit de tubercules et de racines, parfois volumineux et souvent dispersés. Un rongeur  solitaire pourrait creuser droit devant lui des kilomètres durant sans rien trouver et mourir, à coup sûr, de faim et d’épuisement. La vie en société multiplie les chances de découvrir de quoi s’alimenter, d’autant que le moindre tubercule repéré sera équitablement partagé par tous.

Seule différence notable avec les fourmis : les mâles survivent à l’acte d’amour.

Bernard Weber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu

 

1 – Expliquez pourquoi le rat-taupe vit en groupe.

2 – Décrivez l’organisation nécessaire à cette vie sociale.

 

Exercice 1.2 : La formation d’un groupe organisé de personnes

L’agrégat des personnes qui forment cette file d’attente au bureau de poste se transformera en groupe lorsque, se mettant à interagir entre elles, ces personnes échangeront leurs représentations du service public et s’organiseront pour engager ensemble une action de contestation visant à obtenir que plus de guichets soient ouverts. C’est donc dans l’interdépendance de ses membres qu’un groupe se forge. Dans ce qui précède, le groupe a été défini par l’interaction et l’interdépendance, c’est-à-dire défini de l’intérieur. Or, ce qui se passe dans un groupe, la manière dont il se forme, s’organise et se structure dépendent pour une bonne part de ce qui se passe à l’extérieur du groupe, et en particulier de ses rapports avec d’autres groupes. C’est ce qu’a magistralement démontré le philosophe Jean-Paul Sartre dans son analyse de la Révolution française. Sans la famine, explique-t-il, ce groupe (des insurgés) ne se serait pas constitué. C’est l’encerclement de Paris par les troupes du roi qui a transformé la horde des affamés en groupe.

Dominique Oberlé, « Les groupes : l’apport de la psychologie sociale »

 

1 – Quels sont les critères qui permettent de distinguer un groupe d’un simple rassemblement de personnes ?

2 – Proposez des exemples de situations qui peuvent transformer un ensemble d’individus en un groupe organisé ?

 

Exercice 1.3 : La diversité des ressources mobilisables

Le management, action ou art ou manière de conduire une organisation, de la diriger, de planifier son développement, de la contrôler, s’applique à tous les domaines d’activités de l’entreprise. l’entreprise doit être perçue ici dans son sens le plus large. Le gestionnaire d’organisation, qu’elle soit privée, publique, à but lucratif ou non, doit mettre en œuvre des moyens techniques, financiers et humains pour accomplir sa tâche et réaliser les objectifs de cette dernière.

Raymond-Alain Thiétart, Le management, Puf 2003

 

1 – Quels sont les différents types de ressources que peut mobiliser une organisation ?

2 – Proposez une définition du management comprenant les termes « objectif », « ressources » et « stratégie ».